Les aventuriers de la mer

Le conseiller Livan était accoudé à la balustrade d'une des nombreuses terrasses que possédait la somptueuse maison du gouverneur. Il tournait et retournait entre ses doigts un parchemin, le regard absent, perdu dans les ruelles de Jamaillia, la ville au rire éternel. Il risquait de ne plus être éternel son rire, si les nouvelles qu'il avait reçut s'avéraient être exactes. Le sieur Livan hésitait à en parler au gouverneur, il n'était pas sûr qu'il comprenne la gravité de ces informations. Il releva son regard vers le ciel. Le soleil se couchait lentement. Dans les rues, il y avait des gens qui flânaient encore, profitant des derniers rayons de soleil, et d'autres qui accéléraient le pas, rentrant précipitamment dans les maisons...

Le conseiller secoua la tête, chassa ses pensées. Pas étonnant qu'il pense à ça après avoir lu le parchemin, mais tout de même. Ce n'était pas le moment de se laisser aller dans des rêveries. Finalement, il se redressa, soupirant légèrement. Le parchemin toujours en main, il dirigea ses pas à l'intérieur de la bâtisse du gouverneur, se retrouvant dans un vaste hall tout en marbre blanc. Ses bottes noires claquaient sur la pierre, résonnant dans le couloir, alors qu'il marchait d'un pas rapide vers la salle d'audience. Les portes cerclées d'or s'ouvrirent, le laissant entrer et s'avancer devant le gouverneur assis dans un fauteuil de velours rouge, surélevé de quelques marches sur une petite estrade. Le gouverneur était affalé entre quelques coussins, s'ennuyant visiblement ferme. Il était en même temps normal que pour un gamin de 15 ans, ses longues séances d'audience étaient d'un ennui mortel. Il n'avait pas eu le choix d'endosser le rôle de Gouverneur. Son père mort d'une maladie bizarre, sa mère éteinte depuis longtemps, il était le dernier de sa famille. A ses côtés, une compagne de coeur, la dame Senis , lui murmurait quelques phrases à répondre aux habitants venus poser leur requêtes. La sieur Livan ne l'appréciait pas beaucoup. Lcompagne manipulait le très jeune gouverneur de façon évidente, mais il ne pouvait rien faire contre lui. Il attendit patiemment la fin des audiences, et une fois que tout le monde fut poussé dehors, le sieur Livan s'avança.

- Gouverneur, je viens de recevoir un parchemin en provenance de Terriville. Des emissaires souhaitent venir vous rendre visites afin de deiscuter de vos taxes. Ces derniers temps vous ne respectez pas vos engagement vis à vis de l'ancien testament. Terriville va finir par se soulever çi...
- Conseiller Livan, nous avons Chalcède de nos coté, et vous savez que nous ne risquons rien.

Le regard des deux personnes se croisèrent pendant un instant. L'enfant gouverneur écoutait distraitement, ne s'intéressant pas vraiment à l'exposé.

- oui, oui… et alors?
- Et alors, Terriville va rompre le commerce avec nous !

Le jeune garçon eclata d'un rire sans joie. Il se contenta de répondre.

- Terriville rompre le commerce? mais sans nous ils ne sont rien voyons.
- Je n'aurais pas mieux dit Gouverneur…

Renchérit la compagne de Coeur avec un sourire mauvais. Le conseiller les regardait alternativement.

- Vous ne prenez pas ça au sérieux?
- On peut dire ça oui.
- Mais, je…
- Ecoutez, sieur Livan, le Gouverneur a autre chose à faire que s'inquiéter d'une ville sans grande importante! Qu'ils envoient donc leurs emissaires! Mais n'esperait pas net amélioration !

Le gouverneur acquiesça d'un simple signe de tête. Le conseiller Livan n'avait pas d'autre choix que de battre en retraite. Resserrant sa main sur le parchemin, il monta à l'étage avant que le soleil ne finisse complètement de disparaître. Arrivé dans ses appartements, il retira son manteau, et s'assit un moment. Terriville allait se revolter c'était sur. De plus, cette ville pouvait compter sur les rivages maudits comme allié. Et Chalcède, seul le conseiller soupsonnait quelque chose dans leur plans. Pourquoi se rangeaient-ils aux côtés de Jamaillia ? Cela ne leur apporterais rien. Le sieur Livan se doutait d'une trahisons...

Les temps étaient plus sûr maintenant. Derrière leurs beau atouts, de grandes manifestations allaient se faire ressentir....