simple détente

Ménô se promenait quand elle se retrouva nez à nez avec l'immense portail d'entrée surplombé de pointes du cimetière de Zizek. Une petite envie d'aller se promener entre les pierres tombales des défunts la saisit, et elle franchit les portes en sautant par dessus le portail, celui-ci étant fermé étant donnée l'heure tardive à laquelle Ménô se promenait pour échapper aux ardents rayons du soleil.
Maintenant à l'intérieur, elle alla se faufiler entre les tombes pour arriver à une sorte d'énorme croix, surplombant tout autre édifice... Bien sûr, elle ne put s'empêcher de grimper dessus... Ayant "travaillé" toute la journée, elle était fatiguée et avait un certain besoin de se détendre. Elle observa ses mains encore couvertes du liquide rougeâtre aux reflets noirs qu'on appelle communément du sang. Il était sec, elle s'amusa à le gratter pour le faire s'enlever, mais le liquide résistait, ce qui l'interressait au plus haut point u_u Elle observa aux alentours, elle avait l'impression d'être observée, elle prit donc soin à ce qu'on ne voit pas sa culotte malgré sa minijupe, on ne sait jamais...
Quelques gouttes commencèrent à tomber du ciel sur son visage, elle enfila la capuche de son pull pour couvrir ses cheveux, mais elle n'avait pas froid en réalité. Elle n'avait jamais froid à vrai dire. Et puis elle aimait la pluie... Une goutte tomba sur sa main ensanglantée, ramenant à l'état liquide la croûte de sang séché qui s'y trouvait. Elle remarqua un bon nombre de cicatrices sur ses jambes

* La personne dont on m'avait confiée la mort était plus coriace, aujourd'hui. Elle s'est bien défendue... *

ça ne lui faisait pas vraiment mal, mais bien qu'elle aime voir le sang des autres couler, voir le sien l'insupportait. Elle commença à se frictionner les jambes pour que les restes de sang partent avec la pluie. C'est dur d'être tueuse à gages ...
Cependant, tandis qu'elle glissait ses mains mutilées dans les manches longues de son pull, elle entendit un bruit... Sûrement le responsable de nuit. Elle sortit un couteau de sa ceinture, attendant de voir l'intrus pour le tuer sans scrupules... Mais la personne qui lui apparut n'était pas le gardien de nuit du cimetière...

Une narkombre aux cheveux noirs corbeaux se baladait dans les ruelles sombres à l'heure tardive, il n'y avait personne. Tant mieux, car cette jeune femme portait un cadavre sur son épaule droite. Pourquoi ? Ruby transportait le corps d'un homme plutôt obèse, malheureusement pour elle carson poids commençait à peser sur la narkombre. Elle l'avait tué, sansscrupules, après l'avoir séduit et l'avoir fait monté dans une chambre de l'auberge de Neige et Ruby. Elle s'était fat plaisir en le tuant. Elle avait fait une vraie boucherie. Mais elle adorait faire ça. Ou était le mal ? On lui avait dit de le tuer. On ne lui avait pas dit comment…alors elle faisait ce qu’elle voulait. Elle s’en donnait à cœur joie ! La pluie commença à tomber mais le sang resta encré sur Aya. Elle croisa son employeur, la félicitant pour son travail. En effet, son concurrent était mort. Que demander de plus ? Il paya Ruby cache et s’enfuit. Elle fourra l’argent dans la poche intérieur de son manteau. Qu’elle ne portait que d’un côté pour éviter de le salir. Sa robe était tachée de ce liquide rouge, qui ne voulait partir. A cette heure, Ruby passa dans la grande rue, sans craindre quelqu’un à part, bien sur, un petit bourré. Il s’avança vers elle, la narkombre empoigna son couteau, enleva son manteau, le mit dans son sac et elle se releva en poignardant le jeune homme. Ruby range son couteau tranquillement, embarque le second cadavre et se dit qu’il serait temps de se rendre au cimetière. La pluie qui sévissait durement accompagna la voleuse dans son endroit favori. Le temps, favori, l’endroit favori, mais une présence gâchait l’habitude de la narkombre. En effet, la solitude l’accompagnait souvent en ce lieu non bénit par les dieux, sauf par El, son dieu. De plus, voir une petite blonde aux yeux bleus en minijupe ne faisait qu’inquiéter Ruby. Pourtant elle ne ressemblait pas comme toutes les pimbêches à qui elle volaient les bijoux de valeurs. De plus, elle avait l’éternel capuchon. Et dire qu’elle voyait tout ça depuis son petit muret sur lequel Ruby était assise. Elle observait tout cela par les biais de ces yeux rouges. Elle jeta les cadavres à côtés de cette blonde. Elle venait d’empoigner son poignard. Bon réflexe. Ruby sauta (…no comment :p) près de ses victimes et fit un léger coup de tête en direction l’autre personne présente devant elle.

« Pardonnez cette intrusion dans votre « enlevage de sang » mademoiselle. Mais voyez-vous, vous étiez assise sur la tombe ou j’enterre toutes mes victimes. Quelle importance, je sais que vous êtes une narkombre, à votre aura, et maintenant que vous avez-vus les cadavres. Cela ne me servirai à rien de vous le cachez. Joli temps n’est-ce pas ? »

Conclue la narkombre en regardant le ciel. Elle avait, comme toujours, employée sa voix de rêveuse. Malgré qu’on y décèle la haine, la colère. Son regard n’était fait que de ça, ce qui accentuait son côté maléfique, bien qu’il soit déjà très grand. Mais finit par cette phrase.

« Même si j’adore ce temps, ce qui m’importe plus c’est votre nom. Pourrais-je le connaître mademoiselle ? »

Maintenant que la blonde était levée, Ruby poussa la pierre et un dépôt de cadavre apparut. La plus vieille des deux narkombre prit un bâton et poussa les deux corps de ce soir dans cette fausse. Elle referma la tombe après avoir jeté son bout de bois. La jeune fille la regarda bizarrement. Alors employant le même ton que d’habitude elle lui dit :

« Tueuse à gages. Cette tombe n’est pas la seule…Beaucoup sont remplies. Je me demande ce que cela ferait si quelqu’un, un non-habitué à l’odeur, la vue du sang et la vue des cadavres découvrait ce que je fais.»

Un sourire à la fois pervers, sadique et haineux apparut sur son visage. Ruby passa sa langue sur sa lèvre supérieure en imaginant ça. Cela la rendait tout bêtement heureuse.

En entendant la voix de l'"intruse", Ménô se retourna, ses mains
couvertes du sang qui imbibait ses jambes blanches de façon assez gore.
Son visage faisait une moue involontaire, le fait sûrement d'avoir son
propre sang sur les doigts. La jeune femme portait deux lourds cadavres
sur ses épaules, et d'après ses trois premières phrases, elle en
déduisit facilement qu'il s'agissait aussi d'une Narkombre. Malgré la
petite taille de la demoiselle, elle remarqua aisément qu'elle était
plus âgée qu'elle. Avec délice, elle constata le niveau de langage
soutenu de son interlocutrice, elle qui n'aimait nullement le mauvais
langage et la vulgarité orale était comblée, ainsi que sa voix aussi
rêveuse que haineuse.Répondant à la premiere question de la jeune
femme, elle prononça dans un murmure, pour ne pas gâcher l'atmosphère
silencieuse du cimetière :

" En effet, rien de tel que la pluie pour se laver de ses péchés "

Elle observa ses mains ensanglantées et les deux cadavres de la demoiselle, comme pour donner un appui à ses paroles.

" Mon nom? Il ne vous sera pas d'une grande utilité, et je donne en
général mon nom à mes futures victimes... Pour cela, j'essayerai de
perdre cette mauvaise habitude, et je vous le donnerai... plus tard, si
nous en avons l'occasion. "

Ménô ne lui renvoya pas sa question, pour la simple raison
qu'elle préférait user et abuser des "mademoiselle" plutôt que de
se mettre à retenir les prénoms.

* Les prénoms, ça ne sert à rien, c'est un simple
mot que nos parents nous ont attribué... Si je lui donnais mon nom,
c'est un peu comme si j'offrais de mon passé à cette jeune femme, et
l'accabler de ce simple mot me paraît futile pour le moment. *

Ménô sortit de ses pensées philosophiques... u_u

Elle rangea son couteau dans sa ceinture pendant que l'autre narkombre
poussait ses cadavres sur un tas répugnant de corps en putréfaction,
rongé par les bestioles en tout genre.

" Même moi qui suis plutôt habituée à ce genre
de scène, je suis assez étonnée de constater que j'étais assise sur un
tas de morts. "

L'odeur qui s'échappait du tombeau était forte et mauvaise, ce qui
poussa Ménô à aider la jeune femme à refermer la tombe dans les plus
brefs délais, abandonnant sa distraction de s'enlever les croûtes de
sang qui se trouvaient sur ses mains et ses jambes.

" C'est la première fois que je viens ici, je suis désolée de vous déranger, car il me semble que vous venez ici fréquemment. "

« Effectivement, je m’aventure dans les parages pour observer le silence de cet endroit. Non pas abandonné, mais calme. Il m’apaise. Les endroits trop joyeux me donnent envie de vomir. Mais il semblerait que mademoiselle ne viens ici que rarement. En effet, si vous veniez plus souvent vous seriez habitué et en connaissance de mes escapades nocturnes. Et ainsi, habitué là cette odeur nauséabonde et putride. Mais une présence comme la votre ne me gênera pas le moins du monde. Votre langage est un soulagement pour mes oreilles. Voyez-vous, aujourd’hui, les personnes utilisent un langage qui m’insupporte au plus au point. Utilisant des mots d’un familier…Cela donne envie de vomir. Mais certains gardent un peu de respects pour les langues et évite de la massacrer. Sans eux, je pense que nous parlerions tout comme des idiots à cet instant, mademoiselle. »

Avec un ton aussi rêveur qu’habituel, tout aussi soutenu qu’avec les autres. Ruby avait décomposé son texte, si j’ose dire, phrase par phrases. Cela avait donné à sa voix, froide d’habitude, une allure glaciale. Ruby était sûrement la narkombre la plus rêveuse de toutes. Mais sûrement pas plus froide, elle en connaissait un rayon grâce à son associé, une jeune femme du nom de Neige Londorial.

« Vous savez, mademoiselle, que nous avons toujours des morts sous nos pieds. Enfin, c’est ce que je pense. Sois sous forme de poussière, d’ossement ou des fois le corps entier. Nous ne somme qu’un grain de sable dans un désert immense, vous savez. Après, libre à vous de me croire où non. Mademoiselle, excusez moi mais si vous n’avez pas de repaire pour la nuit, enfin la prochaine, et que vous désirez dormir, je vous conseille l’auber du crépuscule. Pas de préjugez sur les narkombres là-bas. Je vous l’assure. »

Ruby, bizarrement, oublia de précisez que c’était la sienne, d’auberge. Aucune chance de discrimination envers les narkombres, les gérantes en était toutes les deux. Pourtant, des Camury au Zuïa, tout le monde était accepté. Malgré que l’on remarque tout de suite que les deux narkombres savaient à qui elles avaient à faire, beaucoup de races était venue mais la moins présente était celle des Zizekiens. Ruby ne parlait pas très fort, pour préserver le silence des morts. Soignant la diction de chaque phrase. Toujours des phrases aussi décomposées et froides. Ruby n’était pas de ceux qui oubliait les cadavres et les laissais pourrir. Non, la narkombre les respectait au plus au point, même si elle les entassait comme des sardines dans leur boite. Mais comme chaque fois où elle venait dans ce cimetière, Ruby sortit de son sac une boîte en fer. Elle l’ouvrit et pris son contenu. En ouvrant sa main, dans un coup de vent, la narkombre libéra des pétales de roses blanches. Tous s’envolèrent. Ruby avait les yeux dans le vague mais une petite étincelle braillait dans ces yeux. Quoi de plus normal pour des yeux de feux ? Mais non, elle était là car la jeune fille aimait faire des petites attentions pour les personnes mortes. Mais cette étincelle disparue lorsque Ruby rangea sa boîte et l’échangea contre une pomme bien rouge. Elle croqua dedans et se tourna vers la blonde qui était avec elle, en lui énonçant une phrase, du ton rêveur et glacial habituel.

« Voyez-vous, mademoiselle, je respecte ces cadavres enfouis sous nos pieds, j’aime leur procurer quelque attentions quand je suis ici. Mais si, à mon actif, j’ai du tué beaucoup de personnes présentes dans cet endroit… »

en entendant la dernière phrase de son interlocutrice, Ménô sourit,
imperceptiblement, bien que ces paroles n'aient rien eu de drôle

" voilà un point sur lequel nous différons. Je commençais à me demander
si votre addiction pour le langage correct, ainsi que votre plaisir de
tuer, tout comme celui de croquer dans cette pomme que vous tenez à la
main, ne faisait pas partie des habitudes des Narkombres, puisque
toutes ces choses me tiennent aussi à coeur, mais je ne respecte pas
vraiment les morts. Pour tout vous dire, ils m'indiffèrent. Les voilà
six pieds sous terre, et sans compter leur famille et leurs proches, je
ne vois pas à qui ils pourraient manquer. Comme vous le dites, nous ne
sommes qu'un grin de sable dans le désert de l'univers, alors pour un
grin de sable de plus ou un de moins, je ne vois pas la différence. Du
moment qu'il ne s'agit pas de moi, les rites funéraires et les visites
au cimetière pour aller voir les défunts ne m'interressent pas
réellement. Il n'y a que l'ambiance de l'endroit qui m'attire ici en ce
jour, les morts qui s'y trouvent m'importent peu. "

Ménô parlait lentement, d'une voix simple, mais aussi douce qu'un
murmure, qu'une brise légère pendant le printemps. La pluie battait
plus fort, les goutes étaient fines et nombreuses, ce qui produisait un
léger brouillard très approprié à l'idée sombre qu'on se fait
généralement des cimetières. tandis qu'un silence calme s'installait,
Ménô se permit d'entrer dans les pensées de la jeune femme à côté
d'elle, et pu donc y lire que l'auberge dont elle avait parlé
précédemment lui appartenait.

" Vous faites de la publicité pour votre auberge aurpès de beaucoup de
monde ou est-ce un privilège que vous accordez à la simple Narkombre
que je suis ? "

ironisa-t-elle en se demandant si c'était par simple politesse que
la jeune femme lui avait proposé d'y dormir, ou pour rapporter un peu
d'argent aux gérant(e)s. Elle poursuivit :

" J'aurais bien accepté, mais dormir dans
un lit ne m'est pas familier, sauf si il s'agit du lit d'une
future victime. Voyez-vous, je comptais dormir ici ce soir, ou dans un
coin de rue désert... Je ne manque pas vraiment d'argent, je recherche
juste une certaine tranquillité... et puis sois dit en passant, je
déteste faire comme les autres, c'est un trait de ma personnalité qui
agace nombre de personne, mais je suis comme El m'a faite, et cela me
convient parfaitement. je pense que vous êtes de mon avis... "

Le débit de parole réveur et lent de la narkombre à côté d'elle
l'apaisait, mêlée à la beauté du cimetière sous la pluie, c'était un
vrai délice. Elle avait donc adopté un ton presque semblable à celui de
son interlocutrice, sans le vouloir ni le faire exprès... peut-être
légèrement faussé par un léger mal de crâne qui l'avait saisit
délicatement quelques secondes auparavant... et puis son ton ne
refermait, contrairement à son habitude, aucune réelle colère, ou
peut-être minime, comparé à celui de la jeune femme.

" Peut-être me trouvez-vous arrogante à
raconter ces choses de but en blanc? j'ai pour habitude d'être trop
directe... encore une mauvaise habitude à perdre, mais mon ton
prétentieux renfermerait un peu de charme m'a-t-on dit... Cela dit, ce
n'est pas vraiment pour cette raison que je l'emploie... "

Elle posa une main sur ses yeux, comme pour se forcer à se taire.

" j'ai aussi la mauvaise habitude de trop parler pour ne rien dire, navrée. "

« Voyez-vous, mademoiselle, il se peut que certains narkombres aient quelques points commun, mais aucun n’est pareil. Rassurez-vous, je suis sûre que beaucoup de point commun nous diffèrent. Mais nous n’allons certainement pas passer la nuit à tous les énoncer…Je pense que vous seriez bien de mon avis, Mademoiselle. Ce n’est pas vraiment les morts que je respecte, mais plutôt les cimetières. Malgré que je les empoisonne en faisait mon métier. Mais El l’as décidé, tant pi pour les cimetières. Si il nous a fait comme cela, il ne faut pas d’excuse. Nous somme comme nous sommes. »

Les longs cheveux noirs de Ruby, retenus pas un élastique pour éviter d’être salis, furent détachés par sa propriétaire. Mais le vent les firent voler. Sa cape voulut s’élancer dans la nuit présente mais une attache au cou de la narkombre le retenait. Pour ses autres vêtements pas de risques. En effet la narkombre était en pantalon, serré sur la hanche mais pattes d’éléphants sur les genoux. Son haut était un simple T-shirt noir à manches longues. Elle avait une certaine mélancolie, en étant dans ce cimetière. Elle aimait beaucoup les cimetières. Mais, alors que perdue dans ses pensées, Ménô la ramena avec une certaine remarque concernant son auberge.

« Télépathe, hein ? Eh bien sachez, mademoiselle, que c’est bien sur par pure politesse. A vrai dire, je ne voulais pas spécialement vous faire payer. Surtout si vous êtes à sec. L’argent ne nous importe pas. Enfin, pas moi. Je comprends, les gens aiment beaucoup faire du bruit, souvent pour rien. Voyez-vous le deuxième cadavre que j’ai apporté, le petit jeune un peu trop plein d’alcool, je l’ai attrapé sur la grande place. Il n’y avait que lui et il m’a donné un mal de tête insupportable. Je déteste avoir, naturellement, des maux de têtes, des brulures d’estomac. Des blessures volontaires ou involontaires, si cela arrive d’une manière naturelle je déteste. En fait, je déteste être malade. »

Lorsque la blonde lui avait demandé son avis sur El elle avait simplement acquiescé en regardant le brouillard. La nuit était sans étoile. Seul les nuages, le brouillard et la pluie était présents. Le temps idéal pensa Ruby. Bizarrement, elle aimait ce que beaucoup de zizkiens détestaient. Ruby avait un ton bien à elle que beaucoup n’aimait pas. A la fois rêveur, haineux et colérique. Même si aucun mot n’était blessant, c’est comme ça. On ne peut pas changer le caractère des gens. Ménô parlait aussi bas que Ruby, la nuit fait bien des choses.

« Dire les choses directement, ce n’est pas si grave. Les autres n’arrivent pas toujours à accepter la vérité. Un peu de charme, c’es peut-être vrai. Je ne fais pas attention à ce genre de choses mademoiselle. Mais une question me tracasse. Tout les narkombres que j’ai vus, ou même rencontrés avaient des cheveux noirs. Vous m’avez confirmé que vous étiez une narkombre, votre aura ne ment pas de toute façon. Pourriez-vous m’expliquer pourquoi avez-vous la chevelure blonde ? »

En effet la question tracassait la narkombre plus qu’autre chose. Elle décida de la poser. Ensuit, elle s’assit pas terre, contre un arbre. Attendant la réponse de Ménô, elle croqua une nouvelle fois dans sa pomme.

« Trop parler pour ne rien dire ne me dérange pas, j’aime bien entendre votre voix. »

Même si le ton n’étais pas présent, Ruby le pensait.

La jeune femme en face d'elle lui posa la question sur sa chevelure... Ménô observa ses cheveux mouillés qui passaient devant ses yeux. Même avec la pluie, leur couleur demeurait chatain clair. Un bref coup d'oeil sur celle de son interlocutrice : ses cheveux étaient noir, corbeau, peut-être plus sombre encore si cela est possible. La pluie les faisaient miroiter sous la lune couverte de nuages. Marquant un temps de pause, elle finit par répondre, voyant que ses cheveux, ou plutôt leur couleur, étonnait la demoiselle au cheveux sombres

" Cette anomalie fait partie de mon passé... Peut-être ne devrais_je pas vous le conter, mais je me sens d'humeur pipelette ce soir... Je vous ferai tout de même le bénéfice de vous passer les détails. "

Ménô se sentait un peu nauséeuse, et elle reporta la faute sur l'odeur qui s'était échappée peu auparavant du tombeau des larcins de la Narkombre en face d'elle. La tombe, et la croix dessus, ayant été remis en place, Ménô entreprit de se rassoir dessus. Elle grimpa sur le marbre glissant en prenant garde à ne pas tomber, puis s'agenouilla à son sommet. Cette impression pouvait paraître stupide, mais elle eut soudain un sentiment de supériorité inoui, elle se sentait tout à fait reine de l'endroit, les surpassant tous de hauteur. évacuant cette sensation d'un revers de la main, la blondinette décida de plutôt réfléchir à comment expliquer la couleur de sa chevelure en quelques mots.

" j'ai... comment dire cela sans être vulgaire... bon, je vais faire du mieux. J'ai travaillé pendant une ou deux années dans un...bordel, passez moi l'expression. La gérante m'a placée dans ses favorites, car je rapportais une somme rondelette à son entreprise. Mais mon physique de Narkombre était bien trop prononcé, et nombre de clients me choisissaient, puis me refusaient leurs "soirés", de peur que je leur jette un quelconque "mauvais sort". La gérante me conseilla donc de me teindre en blonde, pour éviter les soucis de ce genre dans la vie quotidienne. J'aime me faire remarquer, mais pas en tant que Narkombre. J'aime qu'on me regarde, mais pas si ces regards signifient un recul... Je me suis teinte en blonde, pour être plus discrète sur ce qu'il s'agit de ma race. "

Ménô réfléchit quelques instants

" Vous voyez, depuis, je me fais moins remarquer. Tant que je parviens à cacher mes yeux, personne ne se rend compte de rien... Il n'y a pas longtemps d'ailleurs, alors que tout Ziekien m'aurait royalement ignorée, une aveugle m'a reconnue... J'ai beaucoup de respect pour les envouteurs, moi qui ne puis passer un instant sans mes yeux, être aveugle me procurerait une angoisse perpétuelle. "

En désignant ses propre yeux, d'un bleu étrange presque blanc, mais surtout les cernes qui se trouvaient en dessous, très voyant bien que dissimulés largement par la nuit, le brouillard et la pluie, elle ajouta :

" J'ai tellement besoin de mes yeux que j'ai parfois du mal à me résoudre à dormir... Les fermer un instant est un supplice, je ne dors pas plus de cinq heures par nuit. "

Elle jeta un bref coup d'oeil aux yeux rouge sang de Ruby, mais ne connaissant pas son nom, elle ne pu se réjouir du petit jeu de mot qui les entrelaçaient.

" Mes cheveux son blonds, mais avoir les yeux rouge n'est pas très commun non plus. J'imagine que cette couleur a un rapport avec leur pouvoir... Qu'en est-il ? "

Demanda-t-elle, arrêtant de parler pour ne rien dire, et se résolvant ainsi à poser une question.

[ J'en ai mis du temps :s ]

« En effet, vous avez bien raison. En me voyant, ma mère à pansé au prénom Ruby, il fut vite adopté. Mais mon physique de Narkombre allait à l’encontre de la beauté de cette pierre voyez-vous. Quand j’avais huit, je crois bien, un garçon du nom de Jonathan m’a à ce jour vraiment vexée. Il me menait la vie dure, je compris pourquoi après. Il voulait juste découvrir mon pouvoir. Mais vu que tous les autres élèves reprirent en cœur, cela m’a vraiment touché. Alors quand j’ai relevé la tête, pour garder le peu de fierté qu’il me restait depuis petite. J’adore le feu, donc je voulais le bruler. Je lui avais dit de se taire au préalable, mais non. J’ai pensé fort à ce qu’il brûle. En le regardant dans les yeux, j’ai vu un peu de peur et de souffrance. Il faut dire que après il était en train de crier et de mourir. J’étais comme un monstre savourant ses cris de douleur. Dire qu’aujourd’hui je ne fais que ça. Je me suis vite enfuie dans les toilettes. Sur ma cheville, j’ai découvert trois mot gravé, j’ai su pourquoi ensuite. Jonathan était un narkombre, sur ma cheville, son prénom, notre race et le mot tue, ont été gravés. Vous trouverez ça surement bizarre ce que je vais vous dire mais quand je suis en colère il y a la voix de Jonathan qui me dit de me calmer, de ne pas les bruler, et ça me refroidit tout aussi tôt. Je pense que c’est de ne pas me mettre en colère qui m’a rendu tout aussi rêveuse. Cela ne m’empêche pas de voler. Qui se douterait d’une fille qui à l’air d’avoir treize ans quand elle vous fonce dedans. Personne, alors qu’elle pique votre portefeuille. »

Ruby sourit rien qu’a cette pensée. Ah, elle en avait ramassé de l’argent dans les rues. Elle était encore petite, maintenant, elle escroque les gens d’une façon…remarquable ! Enfin, elle ne fait plus qu’escroquer les gens…Elle monte la petite affaire de tueuse à gages, continua des voler. Elle y pensa en regardant une bague ornée d’un rubis. C’est officiel, Ruby est obsédé par le couleur et la pierre que rappelle son prénom. Elle s’empêchait depuis bien longtemps de brûler quelque chose. Depuis un certain temps, sa cheville lui faisait plus mal que d’habitude. Puis, Ruby eut une illumination. Elle courût vivement vers une tombe au fond du cimetière et ouvrit une tombe. Sur la plaque était écrit un prénom vraiment bien connu de la jeune fille. Pour preuve, elle l’avait gravé à jamais sur sa cheville. Dans la tombe un cercueil, qui venait de s’ouvrir également ; dans ce même cercueil reposait un petit garçon. Ou plutôt les ossements du gamin. Cette tombe était propre, et à côté du gamin, elle versa une fiole d’un liquide rouge dans les côtes du jeune garçon, Jonathan de son prénom. Elle jeta le tube en verre près des pieds du gamin. On voyait déjà les débris des précédents tubes. Neuf tubes du sang de Ruby avait été vidé la, chaque année. Elle remit tout en place et regarda ses mains, pleines de on propre sang. Elle releva la tête, d’un air toujours absent, elle chuchota rêveusement.

« La tombe de Jonathan, le gamin que j’ai fait brûler de l’intérieur »

La neutralité de sa voix pourrait peut-être la faire paraître pour un sans cœur, mais cette année de sa vie l’avait marquée. Elle en garderait toujours une trace, qu’elle le veuille ou non.

"Vous allez me prendre pour une folle avec tout ça, mademoiselle."

Ménô avait écouté attentivement la Narkombre lui conter son histoire… Un passage de sa vie plutôt sinistre, mais quelque peu poétique, pensa-t-elle aussitôt. Ah, si elle avait pu connaître ses précédentes victimes plus que quelques heures… Même si le garçon l’avait blessée, tellement profondément qu’il avait éveillé le pouvoir de son interlocutrice, la jeune femme pouvait se vanter de connaître quelqu’un… En fait, ce ne sont généralement pas de ces choses-là qu’on à l’habitude de se vanter, mais pour Ménô, avoir un ami, ou ne serait-ce qu’une connaissance, ou même seulement quelqu’un que l’on reconnaît dans la rue… c’était tout simplement extraordinaire ! Ménô avait une très bonne mémoire, mais à vrai dire, elle ne s’en était jamais servie pour se rappeler de quelqu’un. Pendant que la Narkombre aux yeux rouges lui racontait les gravures qu’on devinait sur sa peau immaculée, Ménô se surprit à penser que ce moment de sa propre vie, dans ce cimetière, avec cette personne, était quelque chose qu’elle n’avait jamais vraiment fait auparavant… « Discuter », « papoter », « rire »… Tous ces mots, Ménô les connaissait bien pour les avoir déjà entendus ou employés, mais ne les avait jamais réellement vécus.
Ruby eut comme une illumination, et malgré la façade rêveuse qu’affichait son visage, on put apercevoir une idée arriver en trombe dans sa tête. Elle se leva, et se dirigea vers une tombe dans un coin du cimetière, tout en fourrant une main dans sa poche. Ménô la suivit du regard, et eut un certain regrès quand elle se dit que peut-être que la demoiselle allait partir, la laissant là, seule. Mais ce n’est pas ce qu’elle fit.
Elle retira sa main du tissu léger de son capuchon et en sortit une petite fiole emplie d’un liquide rouge. Avec un petit coup de pouce de la part de son pouvoir, la blondinette découvrit que ce sang était bien celui de la jeune fille qui le tenait à la main. De la même couleur que ses yeux, songea-t-elle. Elle eut une moue exagérée en se disant que si elle tenait son propre sang dans les mains, elle ne se gênerait pas pour envoyer le tube valser… C’est ce que son interlocutrice ne tarda pas à faire. Elle ouvrit une tombe et vida le liquide rougeâtre dans les ossements du dénommé Jonathan. Puis y lança le tube à son tour.

En voyant tout le sang que la jeune fille avait sur les mains, elle eut un haut le cœur. Pas parce qu’elle avait DU sang sur les mains, ça aurait pu être celui de n’importe qui, rien ne l’aurait choqué ; mais plutôt parce qu’elle avait SON sang sur les mains. Elle plaça la main devant sa bouche, s’empêchant ainsi de vomir le peu de chose qu’elle avait mangé les semaines précédentes.

La demoiselle lui fit remarquer inutilement que cette tombe appartenait au fameux Jonathan, la sortant ainsi de ses rêveries écoeurantes, puis ajouta de son ton doux que Ménô devait la prendre pour une folle…

* Si elle savait, pensa-t-elle, si elle savait tout ce que j’ai pu faire depuis que je suis née… Non, elle n’est pas folle, mieux vaut se souvenir de ce genre d’évènement, plutôt que se forcer à les oublier. D’ailleurs, vu la trace que cette altercation lui a laissée, elle aurait non seulement tort de l’oublier, mais aussi elle se donnerait beaucoup de mal pour pas grand-chose… *

Mais bien sûr, Ménô se contenta de donner une vague réponse négative plutôt que d’expliquer tout ce qui lui trottait dans la tête. Simplement :

« Non, je ne vous trouve pas folle mademoiselle, bien au contraire… Cette histoire est magnifique dans un sens, et remarquablement bien contée, surtout pour une fille comme moi, qui aime les belles histoires »

[ Désolée amouuuur, j'avais zapé =S ]

« Je vous remercie de ce compliment mademoiselle. Voyez-vous, beaucoup de gens, peut-importe leur race, n’utilisent plus un langage très correct. Je n’aime pas trop ces manières, je ne parle familièrement qu’avec les personnes que je connais de longues dates, en gros, une seule. »

Elle pensait à Neige, prénom surprenant pour une Narkombre, son associé depuis longtemps. Le temps se rafraichit d’un coup, un coup de vent. [ xD ]Les nuages couvrirent le ciel, et la pluie tomba, doucement d’abord comme un léger morceau de soie qui vous caressait le visage. Puis elle tambourina comme des coups, et un éclair vint rapidement s’installer entre deux allées de pierres tombales. Le tonnerre gronda comme si la vie de quelqu’un en dépendant. Aux yeux d’une personne normale, pas d’une Narkombre à qui le sort d’un mort importe peu, sauf cas exceptionnel. La pluie qui ratatinait ses cheveux, collants, sur son visage et faisait que ses vêtements lui collaient à la peau, ne semblais pas gêner plus que ça Ruby, qui appréciait la pluie plus que n’importe qui. Hé oui, la pluie, c’était comme une amie qui ne faisait rien pour elle, mais elle l’aimait bien. Surtout quand il pleuvait, Ruby aimait sortir tandis que la plupart quand il faisait beau. Bon, ok elle aime bien le soleil, mais que le voir, le sentir sur sa peau l’insupporte. Sous l’effet de l’eau, les mains de la jeune fille se vidèrent de tout sang, retrouvant leur pâleur habituel. La présence de Ruby était comme invisible, restant toujours au même endroit, parlant d’une vois rêveuse, enfin chuchotant d’une voix rêveuse. Oui, Ruby n’aimait pas se faire voir, elle préférait avoir confiance en elle plutôt que de se persuader qu’elle pouvait avoir confiance en elle. Elle regarda la jeune blonde, détaillant son visage. Les cheveux blonds et les yeux bleus n’étaient pas une habitude chez les narkombres. Mais ignorant son histoire, elle ne put que se tenir à l’explication donnée. Ruby se rassit comme si elle tombait avec la pluie, d’un mouvement gracieux, relevant un peu sa robe pour ne pas qu’elle ait froid aux cuisses. Elle releva la tête, vers la petite tête blonde qui lui servait d’interlocutrice, et se dit que finalement, elle était bien plus belle comme ça. L’imaginez avec les cheveux noirs ne lui plaisait pas trop.

La pluie s’était mise à tomber, le temps s’était rafraîchi, et le vent gonflait les vêtements des deux Narkombres. Il pleuvait des cordes, Ménô leva la tête vers le ciel en fermant les yeux pour que l’eau n’y entre pas. Même sous la pluie, les cheveux de la jeune fille demeuraient blonds, de plus, l’eau qui y ruisselait les faisait miroiter sous la lumière douce de la lune. Beau tableau : deux Narkombres sous la pluie, dans un cimetière… Aucune autre rencontre ne lui aurait fait plus plaisir. Son interlocutrice était belle, de la beauté de tous les gens de sa race : Une beauté froide et glacée, envoûtante, comme un objet précieux qu’on ne peut pas atteindre. Ses yeux rouges ne retiraient rien à son charme et rajoutait un effet vampirique qui lui donnait un côté élégant… Oui, les vampires, avant d’être des suceurs de sang, sont avant tout des comtes ou des marquis… Ménô n’a jamais eu le même avis que les autres, et à toujours été fanatique d’histoires qui mettaient en scène des vampires. Elle a toujours eu envie d’en être un, mais son physique ne correspondait même pas. Elle poussa un soupir couvert par le bruit de la pluie. La dalle sur laquelle elle était resplendissait, le marbre brillait de mille feux. Un coup d’œil alentour pour remarquer que c’était le cas de toutes les pierres tombales. La scène étant plutôt sombre, les croix brillantes étaient les bienvenues pour créer un très joli effet de contraste. La jeune femme en face d’elle s’était assise elle aussi, prenant garde de se couvrir pour ne pas attraper froid. Par delà les portes d’entrée du cimetière, on pouvait apercevoir la ville… Zizek de nuit n’est comparable à aucune autre ville. Elle rayonnait littéralement dans la nuit. Après un long silence de reflexion, elle demanda :

« Qui est cette personne avec qui vous parlez de manière familière ? »

Un peu de curiosité… Ménô n’avait jamais parlé familièrement, pas même à sa famille. Si, peut-être aux filles qui travaillaient au bordel avec elle. Mais on ne pouvait appeler ça de la familiarité amicale : ces filles-là n’étaient pas ses amies, et si elle les croisait dans la rue, elle ne les reconnaîtrait même pas ! Le calme de son interlocutrice lui plaisait, mais en même temps, cela l’irritait, sans trop savoir pourquoi. Peut-être qu’une bouffée d’impulsivité pointait le bout de son nez ? Elle avait envie de tout casser dans le cimetière, et d’arracher les beaux cheveux noirs de la jolie Narkombre. Elle se retint, bien évidemment, l’impulsivité étant très prononcée dans son caractère, elle avait maintenant l’habitude de se contenir, mais cela l’étonna, dans un moment pareil.